ENTRETIENS

Entretien avec Harris Whitbeck, directeur de l’Institut guatémaltèque du tourisme (INGUAT)


Visit Latin America : Pouvez-vous nous partager votre vision pour le tourisme au Guatemala sous votre mandat et des stratégies clés que vous envisagez pour la réaliser ?

Harris Whitbeck, directeur de l'Institut guatémaltèque du tourisme (INGUAT)Il est très important de travailler selon deux approches. La première consiste à promouvoir un tourisme dirigé par les communautés. C’est important à plusieurs niveaux : le tourisme communautaire crée des produits beaucoup plus authentiques et c’est ce que le voyageur d’aujourd’hui recherche et c’est ce que le type de voyageur que nous voulons attirer au Guatemala recherche. Ils recherchent l’authenticité, le contact avec les cultures indigènes, l’échange de connaissances et d’expériences avec les populations et les communautés d’accueil. Nous misons beaucoup sur la promotion du tourisme communautaire, mais cela ne sera utile que si nous pensons un peu plus à long terme, lorsque nous devrons investir davantage dans les infrastructures touristiques.

 

VLA : Quels sont, selon vous, les principaux défis auxquels le secteur du tourisme guatémaltèque est confronté aujourd’hui et quelles sont les opportunités uniques qu’offrent ces défis ?

Nous devons attirer des groupes hôteliers parce qu’il y a un manque d’hébergement dans le pays. Nous devons améliorer les problèmes de connectivité dans tous les sens du terme, améliorer les routes dans les zones touristiques, améliorer la connectivité aérienne. Nous travaillons à l’amélioration de la situation des aéroports internationaux et nous devons également collaborer avec les municipalités locales pour préserver l’environnement.

L’approche du tourisme doit être multisectorielle et l’avantage de ce gouvernement est qu’il a accès aux réunions du Cabinet. Nous avons accès aux différents ministères impliqués dans les questions que nous devons traiter, ce qui rend notre approche multisectorielle beaucoup plus efficace.

 

VLA : Comment comptez-vous renforcer la position du Guatemala sur la scène touristique internationale ? Y a-t-il un plan de marketing spécifique qui devrait être prioritaire ?

Nous sommes en train de reformuler nos plans marketing, d’acquérir de nouveaux outils pour passer du traitement de simples statistiques à celui du Big Data. Le Big Data nous donne accès à des informations qui nous permettent de mieux comprendre les motivations des visiteurs. Pourquoi décident-ils de chercher un pays comme le Guatemala ? Que recherchent-ils dans une destination ? Combien ont-ils l’intention de dépenser ? Comment dépensent-ils ? Paient-ils par carte ou en liquide ? Quel type d’hébergement recherchent-ils ? En disposant de plus d’informations sur nos visiteurs potentiels, nous savons comment cibler nos messages marketing et les avantages qu’ils en retirent.

 

VLA : L’IGUAT a conclu un accord stratégique avec Iberia, comment cette initiative s’inscrit-elle dans le long terme pour le développement du tourisme européen au Guatemala ?

Avec Iberia, nous allons commencer à travailler en collaboration sur des campagnes de marketing dans cinq marchés européens : la France, l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne. Il s’agit des marchés où l’intérêt pour le Guatemala a été le plus fort et où le Guatemala est très peu connu, c’est pourquoi plusieurs initiatives seront mises en place pour mieux faire connaître le pays.

 

VLA : Comment comptez-vous impliquer les communautés locales dans le développement et la promotion du tourisme ?

Notre objectif dans quatre ans est de créer un centre national de l’artisanat et du textile qui sera une nouvelle destination pour le Guatemala, c’est-à-dire une nouvelle excuse pour venir visiter le pays. Le Guatemala est déjà connu dans le monde entier pour la grande qualité de ses textiles et de son artisanat, et nous pensons qu’INGUAT a la possibilité de renforcer ces industries. Nous travaillons main dans la main avec les communautés où ces produits, ces textiles et ces objets artisanaux sont fabriqués pour créer un espace où nous pouvons célébrer la merveilleuse beauté de la diversité de l’artisanat et des textiles, mais aussi être un centre d’échange de connaissances où les visiteurs peuvent venir apprendre comment les objets artisanaux sont fabriqués, où il peut y avoir des échanges culturels avec des artisans d’autres pays.

L’idée est d’en faire un musée très dynamique et vivant, car ce que nous voulons à long terme, c’est que les visiteurs viennent passer plus de nuits dans le pays et dépensent plus d’argent par jour, ce qui implique de développer des produits qui les attirent.

 

VLA : Quelle nouvelle expérience comptez promouvoir pendant votre mandat ?

L’axe de la gastronomie est l’un de ceux que nous voulons exploiter au maximum. Le Guatemala possède une gastronomie vieille de trois mille ans et il y a de belles histoires à raconter. La beauté de la gastronomie, c’est qu’elle rassemble de nombreuses personnes, qu’elle invite de nombreux fournisseurs, de nombreux chefs, de nombreux cuisiniers, de nombreux producteurs d’ingrédients à se joindre à une chaîne qui leur apporte des avantages économiques et une belle histoire à raconter.

Le Guatemala a rejoint le réseau international des routes du cacao cette année. Le cacao est un ingrédient clé de la cuisine guatémaltèque et il est originaire de la région. Il est donc tout à fait naturel pour nous d’en tirer parti et nous sommes également en train de créer une route basée sur l’artisanat et les textiles.

 

VLA : Quel message souhaiteriez-vous adresser aux professionnels du tourisme ?

Croyez en nous, venez nous rendre visite. S’ils connaissent un peu le Guatemala, ils doivent savoir qu’à INGUAT, nous sommes tout à fait disposés à leur donner l’information dont ils ont besoin pour pouvoir vendre davantage notre pays. Nous vous invitons à venir nous rencontrer, à découvrir les merveilles du Guatemala : le Guatemala est un pays si diversifié en termes de culture, de gastronomie, d’art et de nature. Tout le monde ne nous connaît pas, c’est donc une très bonne occasion pour eux de connaître une nouvelle destination qu’ils peuvent vendre.

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